[:fr]Le 10 janvier 2002, la cale sèche du port de Concarneau accueillait son premier navire, le Solidor V. Ce moyen de carénage avant-gardiste, aujourd’hui exploité par la société Carenco, a largement contribué au développement de la construction et de la réparation navales à Concarneau et à la diversification des activités des entreprises du port.
Un outil visionnaire porté par les acteurs du port et le territoire
L’entrée en cale sèche du Solidor V de la compagnie Émeraude Line e le 10 janvier 2002 a marqué l’aboutissement d’un travail de longue haleine ayant mobilisé collectivement le territoire et les entreprises de la construction et de la réparation navale du port de Concarneau, dont la survie dépendait de la capacité du port à accueillir d’autres navires que la flotte locale et en particulier de plus gros.
Fédérées au sein de l’Interprofession du Port de Concarneau et avec le soutien de la collectivité, les entreprises ont lancé en 1995 le projet de la construction d’une cale sèche, 130 m de long, 27 m de large et 10,80 m de profondeur, dans le but d’accueillir des bateaux jusqu’à 110 m et de s’ouvrir à de nouveaux marchés.
Elles ont aussi créé une société de gestion et d’exploitation, la Semcar (Société d’exploitation de moyens de carénage, aujourd’hui actionnaire majoritaire de Carenco) et financé elles-mêmes 20% de la construction de la cale-sèche (2,3 millions d’euros) officiellement inaugurée le 1er février 2002. Ce partenariat public-privé (1)était le premier du genre en France qui témoigne de l’esprit pionnier et novateur de l’industrie navale concarnoise.
300 navires en 20 ans
En 20 ans d’exploitation, près de 300 navires ont été mis au sec dans la cale sèche de Concarneau, première de ce type en France qui sert toujours de référence. Cet outil précurseur et innovant, conforme aux normes environnementales les plus exigeantes (classée ICPE – Installation Classée Protection de l’Environnement) a contribué à attirer de nouveaux armateurs et une clientèle diversifiée : pêche, Marine nationale, navires de recherche scientifique, navires à passagers et de service comme les rouliers, bacs, remorqueurs, des sabliers, des pétroliers ou encore la grande plaisance et la course au large.
La cale sèche a été la première pierre indispensable au développement économique durable du port de Concarneau, devenu propriété de la Région Bretagne en 2017 et aujourd’hui unique port breton à disposer de trois moyens de mise au sec. La modernisation de l’aire de réparation navale et l’acquisition d’un élévateur à sangles de 400 t. en 2018 confortent le port de Concarneau comme un pôle industriel toujours plus compétitif au service des armateurs, qui accueille désormais 130 navires chaque année.
Cet ensemble d’outils complémentaires répond aux besoins des armements et des chantiers. Avec un plan de charge en constructions neuves très important pour les dix années à venir et des demandes croissantes en réparation navale, bateaux de travail ou yachts, les entreprises ont besoin d’infrastructures et de services répondant aux exigences et aux attentes des clients. C’est ce savoir-faire, la performance et la qualité des services que viennent chercher les armateurs à Concarneau.
2021, un nouveau tournant et une activité en pleine croissance
Carenco réalise un premier bilan d’activité avec des résultats plus que satisfaisants et des perspectives de développement importants. En 2021, le port de Concarneau a connu des arrêts techniques majeurs, comme ceux de la Frégate Mohamed V et du navire océanographique l’Atalante, ainsi que la construction de la série des OPV 87 m par Piriou ou celle du Long Island Power 78’. 4Ever livré en début d’année par JFA Yachts qui développe aussi son activité de refit et de maintenance.
Des arrêts techniques plus longs en cale sèche se sont traduits par l’accueil de moins de navires mais un taux d’occupation nettement supérieur à celui de 2019 et 2020. Constat identique pour l’élévateur de 400T qui a manutentionné autant de navires que les années précédentes en générant un taux d’occupation en hausse de 30% sur l’aire de réparation navale. Les mouvements ont été supérieurs aussi sur l’ascenseur à bateau de 200T et le plan de charge s’est traduit par une occupation permanente des quais toute l’année.
Le port de Concarneau accueille majoritairement une clientèle locale et régionale mais également des navires qui viennent de plus loin, voire de l’étranger, attirés par l’infrastructure moderne et performante. Une clientèle fidélisée par un service de qualité et de proximité : Flotte régionale de transport à passagers, de la côte nord exploitée par la compagnie Penn Ar Bed, de Bretagne Sud assurant la continuité territoriale vers Belle-Île ou Groix ; navires sabliers, bacs de Gironde, navires de recherche océanographique d’Ifremer et aussi ceux des grands armements français à la pêche tels que la Compagnie des pêches de Saint-Malo, la Scapêche ainsi que la flotte de pêche artisanale à laquelle le port et les entreprises restent attachées.
Investir pour l’avenir du port
L’amélioration des infrastructures et l’accroissement des capacités d’accueil doivent se poursuivre tout en assurant la sauvegarde de l’environnement et la diminution des pollutions. Carenco entend poursuivre cette dynamique avec un ambitieux programme d’investissements d’un montant de 25 M€ pour les 15 prochaines années, avec l’appui financier majeur de la Région Bretagne.
Des Investissements conséquents en 2021 ont été réalisés pour renforcer de la sécurisation du port avec l’éclairage des quais et la vidéosurveillance. Carenco a également mis en œuvre les outils indispensables à la communication, notamment le site Internet concarneau.port.bzh. En 2022, sont prévus des travaux de voirie, la modernisation des installations électriques des quais, la sécurisation des zones de travail ainsi que le remplacement de la porte de la cale-sèche. Elle entrera en fabrication au second semestre et devrait être installée fin 2022, début 2023. Suivra la rénovation de l’ascenseur à bateaux de 2 000T.
Une cale sèche couverte en 2025
Pour maintenir la compétitivité et conserver le tissu industriel concarnois, le port de Concarneau fait de la couverture de la cale sèche une des priorités d’ici à 2025. Elle vise à améliorer la performance environnementale de l’outil, une préoccupation majeure et légitime pour un port dans la ville. Elle apportera également une réponse adaptée aux contraintes issues des opérations d’application de peinture, sablage ou décapage mises en œuvre en palliant notamment les aléas météo. Elle favorisera aussi une meilleure co-activité, la protection des ouvriers et la réduction des nuisances pour le voisinage.
Avec la réalisation de ce projet structurant, Concarneau deviendra la seule place de réparation navale totalement aux normes environnementales. Il participera à la pérennité et au développement des 1 500 emplois directs que représente l’industrie navale du port de Concarneau.
Note : 1 75 millions de francs au total à l’époque financé par l’État, la Région, le Département, la ville de Concarneau, l’Europe et l’interprofession concarnoise La CCI de Quimper en a été le maître d’ouvrage.
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